Dessine-moi un piano

Concert burlesque imaginé par Jean-Paul Farré

Mise en scène : Stéphane Cottin

Quand on naît à Paris Rue du Théâtre, on pourrait penser que sa ligne de vie est toute tracée n’est-ce pas ? Mais voilà lorsque dans sa rue de naissance, le théâtre a disparu, suivre sa vocation est revenu à inventer son propre théâtre. C’est ce qu’affirme Jean-Paul Farré. Comédien et pianiste de talent, il est devenu un raconteur d’histoires qui suit des chemins atypiques où se mêlent les mots et la musique.
Son dernier spectacle “Dessine-moi un piano” est un "one man show", oh! pardon un “spectacle en solitaire” où il nous embarque dans un fatras de partitions et de récits à dormir debout sur la scène du Studio Hébertot à Paris. 

Piano ? Maestro ?…

Assis à son piano, il joue et à la fin, il balance sur la scène la page de la partition qu’il vient de terminer. Il s’aperçoit enfin que le public est rentré, il s’excuse et précise qu’en fait, il est là pour préparer et astiquer le piano pour le concert du maestro. Le regard est naïf, la parole forte et dans son smoking de scène sans forme, Jean-Paul Farré nous embarque immédiatement sur ses pas. Il tient à préciser que sa place est secondaire, que la vedette c’est le piano sur la scène : lui est l’ Auguste et le piano est “le Clown Blanc…de couleur noire” tient-il a préciser.
Tout le spectacle tient autour de cet instrument étrange auquel il arrive bien des aventures. Ses 88 touches disparaissent, on le met sur écoute, mais c’est aussi l’histoire d’un pianiste qui s’interroge sur les manières de commencer un concert. Quatre versions de l’introduction musicale se succèdent car il est important de capter le public. Le milieu du concert on ,s’en arrange toujours. Par contre, la fin avec les applaudissements du public est aussi importante que l’introduction.
Jean-Paul Farré est un musicien inspiré, un poète drôle, inventif, généreux et ce dernier spectacle n’échappe pas à cette règle. Avec la même naïveté que celle du Petit Prince, il s’interroge sur cet instrument qui s’appelle piano, bizarre et mystérieux, composé de touches, de cordes et de boîtes. Et ce questionnement le ramène encore et toujours à la musique.

…ou histoire de l’artiste ?

Avec un humour qui ne se dément pas du début à la fin du spectacle, le pianiste devient pédagogue pour nous présenter ces personnes de l’ombre : l’accordeur ou celui qui nettoie l’instrument qui permettront à la musique de s’envoler lors du concert du maestro. Farré évoque même un métier en voie de disparition: celui du tourneur de pages “qui sait lire la musique, mais ne sait pas la jouer”, toujours très important cependant car il faut qu’une “page de partition soit ouverte ou tournée” !
Vidéaste et metteur en scène, Stéphane Cottin accompagne le spectacle en inventant une scénographie pleine d’un humour qui met en valeur la drôlerie et la poésie du texte. Sur un écran, les notes des partitions elles aussi s’expriment et parfois protestent : elles dégringolent des portées, “miaulent” quand elles ne sont pas contentes et veulent participer au spectacle. Elles se transforment en pluie ou en bulles de savon pour exprimer l’émotion ou la légèreté de la musique.
Ce récital déglingué et hors des normes se termine dans un fatras de partitions, de bouchons et de claviers en pièces qui ont envahi le plateau. Le pianiste ne sait plus où il en est, mais le piano trône toujours au centre de la scène. Ouf ! La musique est toujours là !


Dessine-moi un piano

Concert burlesque imaginé par Jean-Paul Farré

Mise en scène : Stéphane Cottin


  • Lumières et video : Léonard
  • Costumes : Chouchane Abello Tcherpachian

Durée estimée: 1 h 15

Du 29 Septembre au 12 Novembre 2022
Les jeudi, vendredi et samedi à 19 h


STUDIO HÉBERTOT- 78 bis Boulevard des Batignolles- 75 017 Paris

 

Retour en haut
Tweetez
Partagez