Lichen, théâtre : Texte : Magali Mougel, Mmse en scène : Julien Kosellek

Lichen

Texte : Magali Mougel

Mise en scène : Julien Kosellek


Le lichen est une maladie cutanée à cause inconnue qui provoque des éruptions de papules violacées et c’est aussi un végétal qui associe une algue et un champignon vivant en symbiose et très résistant au froid et au chaud.  C’est sous ce titre étrange que Magali Mougel a écrit sa pièce mise en scène par Julien Kosellek…Une pièce qui nous place dans l’instabilité à travers le regard d’une petite fille…

Un monde qui s’effondre…

Le monde dans lequel la fillette et son père vivent est un lotissement en voie de destruction. Ici tout est instable, le sol, le quartier en pleine démolition et la vie du père et de sa petite fille alors que la mère a quitté le foyer. Le monde de l’enfant s’écroule au rythme des pelleteuses qui démantèlent le quartier. Le père essaie de maintenir un semblant de stabilité en refusant de quitter sa maison et de se faire déposséder du peu qu’il a. La parole se partage entre trois actrices-musiciennes, des liens se tissent entre texte et musique. Le père résiste à la démolition de sa maison et c’est ce combat qu’il transmet à sa fille…

D’une écriture cinématographique…

L’écriture de ce texte de Magali Mougel est née dans le cadre d’une résidence dans une des maisons des cités jardins de la ville de Lens, une ville du nord, située au pied d’un bassin minier et de sa rencontre avec un homme dont la maison doit être rasée. L’écrivaine est frappée par le désarroi de cet homme silencieux qui se sent perdu, qui doit finir par accepter la réhabilitation du quartier sans savoir de quoi demain sera fait pour lui et sa famille. “Il devient, précise l’autrice, celui qui se bat pour ne pas tout perdre. Dans « Lichen ». Le texte commence là”.
Jouant sur la musicalité du récit, trois comédiennes-musiciennes, – Natalie Beder, Ayana Fuentes-Uno et Viktoria Kozlova – prennent en charge-un texte chargé de poésie et dont la musicalité crée le rythme des actions. Comme dans un jeu de ping-pong, les trois comédiennes se passent les mots, font surgir les gros plans de l’histoire et l’urgence de l’action. L’écriture de Magali Mougel donne à ses dialogues une forme qui souligne l’urgence de l’action par la rapidité des dialogues auxquels s’ajoute la musique. Portés par un rythme rapide, nous passons du passé aux contraintes administratives du présent, puis du réel au rêve.

…à une mise en scène chorale

Comment continue-t-on à lutter quand on doit se confronter à un présent qui doit obligatoirement disparaître pour des raisons indépendantes de sa volonté ?
Cette question constitue la base du texte et de la mise en scène. Julien Kosellek inscrit sa mise en scène dans un décor “en mouvement”, imaginé par Cédric Colin et dans une scénographie de Xavier Hollebecq qui souligne la simplicité voire le côté misérable d’une maison qui va se défaire. Le point central de la mise en scène est basé sur le lien qui unit le père et sa petite fille. Au centre du récit avec ses questionnements et ses incompréhensions, le personnage de l’enfant, soutenu par la force du jeu des trois comédiennes, devient le centre de cette résistance. Le récit au présent développe l’incarnation de tous les protagonistes de cette histoire, emportant l’imaginaire des spectateurs, donnant de la force à la mise en choralité du texte et de la parole partagée. Le lien entre la musique, créée par Ayana Fuentes Uno, et le partage du récit donne aux récitantes une force qui soutient leur jeu et les ouvrent à une incarnation vivante et plus large.
“Lichen” est une pièce dont le récit, le jeu des actrices et la conception scénographique déstabilisent et dérangent, ouvrant vers de nouvelles interrogations…Vivre dans un monde en train de s’effondrer et résister aux coups que la vie ne manque pas de donner reste le chemin induit…Résister comme le lichen en vivant en symbiose avec les chocs de la destruction sans se laisser détruire devient la conclusion constructive de ce récit prenant.


Lichen

Texte : Magali Mougel

Mise en Scène: Julien Kosellek


Avec :Natalie Beder, Ayana Fuentes-Uno, Viktoria Kozlova

  • Scénographie : Xavier Hollebecq

  • Création sonore : Cédric Colin
  • Création musicale : Ayana Fuentes-Uno

Durée estimée : 1 h 30


Théâtre de Belleville 75 011 Paris

Lundi – Mardi : 21h15 – Dimanche : 17h – Relâche: 26 mars

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