Celle qui sait - théâtre

CELLE QUI SAIT 

Texte et Mise en scène : Camille Claris et Sarah Horoks 

Jour de pluie. Triste, apparemment solitaire, la jeune femme marche dans la rue quand un parapluie s’ouvre au-dessus de sa tête. “Je suis journaliste, dit la propriétaire du parapluie, j’aimerais connaître votre parcours”. Se construisent autour de paroles de femmes, 
d’âges et de parcours différents, “Celle qui sait”, un spectacle où la fiction et le réel s’ouvrent et se télescopent. Camille Claris et Sarah Horoks, deux jeunes comédiennes charismatiques, également metteures en scènes et autrices du texte, nous emportent dans un univers plein d’humour, de tendresse et de poésie où le parcours des femmes devient un chemin initiatique d’une richesse indéniable. 

Histoires de sorcières et de princesses

“Celle qui sait” est une histoire de sorcières, de princesses qui se défendent du monde dans lequel elles doivent vivre et où on leur recommande parfois avec violence de se comporter en conformité avec ce que l’on attend d’elles. Les deux comédiennes, Camille Claris et Sarah Horoks sont au centre de la fable qu’elles imaginent : un cycle de rencontres avec des femmes sous la forme d’entretiens filmés et projetés sur le devant, les côtés ou le fond de la scène. Les images évoquent la grisaille des jours, l’intimité des foyers et des coeurs. Les questions sont les mêmes posées à des jeunes filles, à des femmes âgées et de différents milieux : Qu’est-ce que la féminité ? De quoi vous sentez-vous coupable ?…Les réponses jaillissent spontanées et au coeur du réel de chaque femme interrogée. Les visages en gros plan révèlent une intimité que l’on ne perçoit pas toujours au théâtre. Les femmes filmées et le jeu des comédiennes sur la scène finissent par provoquer une sorte de percée du réel, comme un dialogue entre soi et les autres, entre l’intimité et la vie extérieure. 

Celle qui sait - théâtre
©Hugues Anhes

“Il était une fois une petite fille, qui portait une jolie robe rouge… 

Comme Camille Claris et Sarah Horoks le précisent dans la présentation de leur travail, de nombreuses femmes artistes les ont inspirés pour construire leur projet, en particulier “Femmes qui courent avec les loups”, le livre de Clarissa Pinkola Estès, une conteuse sud-Américaine. Et pour cause l’exploration de la féminité est souvent au centre de la tradition orale et du conte en particulier. Les deux autrices s’en donnent à coeur joie en donnant la parole à mesdames Antigone Fille d’Œdipe, Alice Au-pays-des-merveilles, Isabelle Au-bois-dormant, Lucrèce Borgia, Anne La-sœur et à celle qui sèmera le désordre et qui a pour nom Celle Qui-sait. Toutes ces héroïnes se retrouvent jurées dans un tribunal qui devient la métaphore du dialogue intérieur de chaque femme interrogée. Apparaissent alors les différents personnages, issus des projections des autres et qui peuvent habiter les femmes : la femme rejetée, la fille, la mère, la femme rêvée, le mal de vivre…

 Celle Qui Sait est aussi celle qui doute et refuse de se prononcer dans le procès. Elle sera ainsi celle qui sèmera la perturbation dans le procès qui appelle à la barre les héroïnes des contes et les femmes les plus célèbres qui doivent désigner la coupable. Jouant  une héroïne puis l’autre, les deux comédiennes, dans un jeu enlevé et plein d’humour, retracent les parcours, interrogent et insistent, revenant sur les thèmes proposés. Celle Qui Sait, héroïne ignorée des contes, devient la femme qui, s’appuyant sur sa colère et ses doutes, finit par faire de sa vie un voyage initiatique qui la conduira au-delà de la culpabilité et vers l’affirmation libre de soi-même. Le corps se déplie, les serrures des cages sautent. Le tribunal devient le lieu d’initiation qui conduit à la réflexion sur soi-même et permet à chacune d’exister.  

“Si tu ne vas pas dans les bois, jamais ta vie ne commencera” dit la petite fille en rouge, et tant que les bêtes n’auront pas leurs histoires, on continuera à célébrer la gloire des chasseurs”. Parler de féminisme au théâtre peut se révéler parfois didactique voire ennuyeux. Ici il n’en est rien. Les mots sautent, jouent entre eux, les questions bondissent par la grâce de deux comédiennes vivantes, tendres et drôles, par l’intermédiaire d’un texte qui permet à chaque femme de s’interroger et d’accueillir toutes les femmes en elle-même, sans exclure les hommes. 

Celle qui sait

Texte, Mise en scène et jeu :

Camille Claris et Sarah Horoks 


  • Lumière : Lila Meynard
  • Vidéo: Élie Triffault
  • Conception décor : Margot Bonnafous 
  • Musique:  Antoine Wilson
  • Costume : Manon Lancerotto

Durée : 1H20 

Théâtre Les Déchargeurs 3 rue des Déchargeurs – Paris 1er – M° : Châtelet 

Du 2 au 26 février,Du Mardi au Samedi à 19 heures 


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