“Olympe et moi”  

Texte et mise en scène : Patrick Mons / Avec des textes d’Olympe de Gouges

Sur une idée originale de Véronique Ataly 

“Pour faire un spectacle de femme sur les femmes sans être vindicative ou moralisatrice, il faut bien maîtriser le sujet”, affirme Véronique Ataly dans la présentation de “Olympe et moi” qu’elle joue à Paris sur la scène intime d’un petit théâtre au nom évocateur, les “Rendez-vous d’ailleurs”. “En reliant nos deux expériences de théâtre, renchérit Patrick Mons, auteur et metteur en scène du spectacle, nous nous sommes découverts une respiration commune du plateau”. Il en résulte un spectacle plein de tendresse et à l’humour ravageur qui remet les pendules à l’heure et ne garde pas la langue dans sa poche.

De la chaire politique à la scène de théâtre

“Olympe”, c’est Olympe de Gouges, une des premières grandes féministes guillotinée pendant la Révolution pour avoir osé, entre autres, rédiger une déclaration des Droits des femmes et de la Citoyenne. Rédigée à la même époque la Déclaration des Droits de l’Homme a connu, il est vrai, un succès plus évident ! “Moi”, c’est Florence, une comédienne qui interprète le personnage d’Olympe. Mais comment ne pas être impressionnée par une telle responsabilité ? Car si Olympe a perdu sa tête tranchée par la guillotine, disparaissant pendant longtemps dans les abîmes de l’oubli, Florence, elle, a du mal à savoir où se trouve sa tête. Chaque soir, elle perd son texte dans les trous de sa mémoire. 

D’Olympe à Florence et vice-versa…

Tricotant les harangues d’Olympe avec les réflexions de Florence, le texte de Patrick Mons passe avec beaucoup de finesse d’un registre à l’autre, de la diatribe au discours politique enflammé, des incitations joyeuses d’Olympe qui invite les femmes à se mêler aux combats “du dehors” à l’humour décoiffant de Florence qui se mélange les pinceaux en se souvenant de Jean-Luc, de Jean Pierre ou de Jean Sébastien.   Dans un jeu virevoltant et rapide, Véronique Ataly court d’un personnage à l’autre, raconte les aléas d’Olympe en se moquant avec tendresse des tribulations de Florence. Elle passe du sourire aguicheur de la séduction au coup de griffe militant qui fait mouche. 

Femme…D’hier à aujourd’hui

La libre parole de la féministe révolutionnaire souligne avec aplomb et ironie les manquements des grands révolutionnaires du XVIII° siècle, incapables de reconnaître la place des femmes dans ce combat. Une constatation qui se prolonge dans les propos de Florence qui, à notre époque, essaie de comprendre pourquoi les filles ne décrochent pas les meilleurs boulots alors que les statistiques prouvent qu’elles réussissent mieux à l’école que les garçons.

Le trou de mémoire de la première scène devient ainsi le passage entre les époques et rappelle l’oubli dans lequel l’histoire a enfermé Olympe de Gouges. Avec pour seul décor une estrade qui devient tour à tour, prétoire, guillotine ou tréteau de théâtre, la parole des deux femmes se renforce dans toute sa pertinence. Pour retrouver le fil de sa propre histoire, la mémoire de l’une vient compenser et repriser les trous de mémoire de l’autre . Olympe finit par se glisser dans l’intimité de Florence et toutes les deux disent ensemble que le combat  pour la liberté des femmes pourrait se gagner aussi avec la complicité des hommes dans une parité enfin sereine et salvatrice. À trois siècles de distance, la question n’a rien perdu de sa pertinence.



“Olympe et moi” 

Texte et mise en scène : Patrick Mons

Avec des textes d’Olympe de Gouges  /

Sur une idée originale de Véronique Ataly 


Interprétation : Véronique Ataly

Univers sonore : Alda Gilbert

Chorégraphie : Dominique Vallée

Costume : Fanny Mandonnet


Durée estimée 1h 20


Vu  en Octobre 21

THÉÂTRE LES RENDEZ-VOUS D’AILLEURS – 75 020 PARIS

 

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