My dead bird

Texte et Jeu  : Victoire Bélézy

Texte et Mise en scène : Marion Guerrero

Le public la connaît davantage comme une des héroïnes du feuilleton télé “Plus belle la vie” ou au cinéma par le film “Fanny” réalisé par Daniel Auteuil. Mais Victoire Bélézy a plus d’un tour dans son sac. En rencontrant la metteure en scène Marion Guerrero, elle découvre le clown et approfondit son travail sur l’improvisation. Cela donne “My dead bird”, une pièce qui raconte l’histoire d’un oiseau mort et que promène une petite fille sans âge sur la scène d’un cabaret imaginaire…Un solo étrange entre clown dada et théâtre de l’absurde, entre songe monstrueux et éclat de rire…

Little Frieda et son oiseau 

La capuche rouge de son k-way sur la tête, elle apparaît, une cage à oiseau dans la main et un sourire angélique sur les lèvres. Elle ne dit rien et tout de go, elle annonce “my bird is dead”, mon oiseau est mort ! Allez savoir pourquoi, mais les quelques mots prononcés dans cette pièce seront dits en anglais avec un accent français ! La petite fille s’appelle Little Frida. Elle est l’enfant cachée de la peintre Frida Kahlo que sa mère aurait abandonné au milieu d’une forêt peuplée d’animaux morts. C’est là que pour elle se trouve son pays merveilleux. C’est là qu’elle souhaite emmener son oiseau mort, mais qui ressuscite souvent et jamais n’en finit de mourir. Partant de ce fil plus que ténu, la comédienne et la metteure en scène construisent une histoire qui questionne chaque instant et où les réponses n’ont rien de sensé. Une histoire qui ne naît pas des mots, mais semble surgir des propositions et des mouvements du corps.

Statique ou marchant lentement au début de la pièce, Little Frida se met en route et peu à peu ouvre son jeu à des rencontres bien étranges et bien violentes. L’oiseau en fait souvent les frais. Elle joue en play back les dialogues de tous les rôles des personnages issus d’un film d’action tout en se battant. Juliette Gréco lui chante l’histoire du petit oiseau qui tombe amoureux d’un petit poisson, mais comment s’y prendre quand on est dans l’eau ou que l’on est là-haut ?

L’humour Dada du clown  

Avec des dialogues directs a minima, le jeu physique de la comédienne s’enrichit. Les situations et les rencontres s’organisent en un voyage étrange où s’invitent peu à peu la violence et la folie. Chaque étape basée sur la surprise et l’improvisation est l’occasion de faire avancer l’histoire et d’imaginer des solutions. Manger l’oiseau pour s’en débarrasser ? Mais il restera la carcasse…Et qu’est-ce que ça fait de manger son compagnon ? Peu à peu, l’enfant découvre la saleté, une forme de sadisme… De là naît, dans le spectacle, l’hilarité, le dégoût et l’absurde du questionnement de cette histoire. Little Frida reste touchante mais se confronte à la jouissance innocente de l’horreur. Pour le spectateur comment sortir de ce spectacle qui, sans queue, ni tête conduit au final vers une folie tranquille ? L’obstination et la complicité de la comédienne et de la metteure en scène ne répondent à aucune question. Elle se contentent de suivre ce qui est né de l’improvisation. Elles finissent par trouver une solution pleine de poésie: l’oiseau mort se transforme en une poudre qui s’éparpille dans les airs en lui soufflant dessus sur la chanson de “La Paloma” . Une fin ? Enfin façon de parler…

Où sommes-nous allés ? Qu’est-ce que raconte “My dead bird” ? La porte reste ouverte. Peut-être est-ce juste une façon de donner la parole à nos handicaps, à nos interrogations trash sans proposer de solutions ? À ce questionnement, la metteure en scène et la comédienne nous offrent une perspective à retenir : la rencontre de leurs deux univers qui se répondent dans une logique absurde tenue avec obstination, avec l’humour d’un spectacle de clown dada. 

My dead bird de Victoire Bélézy
©Jean Jacques Brumachon

My dead bird

Texte et Jeu  : Victoire Bélézy

Texte et Mise en scène : Marion Guerrero


  • Décors Lise Mazaud

Du 1er au 23 décembre, du mercredi au samedi à 21 h  

Durée : 50 mn

Théâtre Les Déchargeurs – Salle Vicky Messica

3 rue des Déchargeurs – Paris 1er – M° : Châtelet 

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