Nouvelle version 

28 i Mig

Spectacle en catalan, sur-titré en français

Adaptation des textes : Jeroni Rubió et Oriol Broggi 

Conception & mise en scène : Oriol Broggi 

On a rarement vu la scène du Théâtre de la Colline à Paris dans toute sa profondeur. Pour “28 i Mig” un spectacle mis en scène par Oriol Broggi avec sa compagnie catalane La Perla 29, la scène est recouverte d’un sable ocre. Au bout de plus de deux heures la scène est devenue le lieu même de la transformation et du délire. Sur le plateau devenu un vaste livre d’images, on joue, on chante, on danse, on boit, on s’interroge et on ne s’étonne pas de voir passer une cavalière à cheval. Une vingtaine d’acteurs d’une générosité totale, au talent immense nous embarquent dans ce “28 et demi”, un spectacle qui, mêlant littérature, théâtre, musique et cinéma, nous embarque dans une fiction totalement déjantée. 

“28 ½”, 9 ans après la création à Barcelone

©Tuong Vi Nguyen

 “28 et demi” est un sac troué, rempli de poèmes et d’images, un jeu différent, un regard inventé, un nouveau feu, que nous avons considéré nécessaire”, précise Oriol Baggi dans son journal à propos de cette pièce créée en 2013 à partir d’improvisations collectives. Dans cette nouvelle version présentée au Théâtre de la Colline, la troupe revisite totalement le déroulé de la pièce tant dans son texte que dans sa conception. Dès la première scène, nous voilà ailleurs, transportés par le chant, la musique où s’entremêlent la poésie, la danse et des projections d’images de films. L’illusion est dérangeante parfois. Pourtant, entrer dans les univers proposés est la seule façon de comprendre cette histoire qui s’inspire de l’univers des films de Federico Fellini, notamment “81/2”, un film qui pose aussi un regard sur les affres de la création. Le projet de Oriol Boggi et de sa troupe est d’interroger la vie, l’art qui regarde la vie et surtout de transformer toute cette réflexion en une vaste fête qui emporte comédiens et spectateurs.  Les images révèlent la passion de l’Italie, ouvrent vers les ciels peints de Fellini, les nuages filmés par Orson Welles, ou le regard interrogatif de Marcello Maestroanni. Le texte se perd dans un patchwork de textes issus de Dante, Wajdi Mouawad, Shakespeare, Tchékhov, Ettore Scola ou Ingmar Bergman. 

Les changements de lieux passent de la scène de théâtre au chapiteau du cirque, de  la maison italienne à la plage et nourrissent le questionnement incessant. De quoi la création est-elle le signe et quel en est le sens profond ? Qu’est ce qui anime les metteurs en scène, les comédiens, les réalisateurs ou les créateurs d’images ? Comment s’expriment leurs doutes et leurs interrogations face à la création ?   

©Tuong Vi Nguyen

Réinventer un autel à la fantaisie et à l’imagination

Se promenant dans les images, croisant les mots d’auteurs divers, travaillant dans la fantaisie la plus débridée, Oriol Boggi efface les frontières. La rapidité des changements de situations, la surprise de scènes inattendues ou de personnages étranges croisent les réalités d’un tournage, d’une mise en scène sur un plateau de théâtre. L’imaginaire s’ouvre grâce aux images filmées et projetées sur le plateau, aux lumières changeantes qui deviennent les symboles d’une quête pour accepter le bonheur ou se préparer à la mort. C’est l’histoire d’un personnage en crise, mais pourtant si le questionnement aborde cette profondeur, il n’en garde pas l’aspect sérieux. Ici tout semble improvisé ou en cours de répétition. La précision et la rapidité des changements de décors et de costumes réinventent la magie du spectacle vivant. “La vie n’a pas de sens, disait Charlie Chaplin, mais il faut lui en donner un”. Même si le spectacle paraît parfois se répéter et sembler un peu long, il reste toujours touchant et émouvant, surprenant par ses trouvailles et plein d’une tendresse réelle qui nous fait oublier la rigueur du monde extérieur et lui donne un sens.

“Lorsque je me demande ce qui compte le plus dans l’acte créateur, la réponse qui me vient à l’esprit est simple : “ Est-ce vivant ou non ?”. Cette réflexion de Federico Fellini ne fait-elle pas écho à la démarche de la Compagnie La Perla pour qui “le théâtre est une rupture qui dit la vérité” ? Dans ce spectacle, la scène de théâtre, le chapiteau du cirque, le plateau de cinéma deviennent des espaces d’ordre et d’amour qui permettent d’oublier la rigueur du monde pour en rêver l’absolu. Un spectacle à voir absolument. 

28 i Mig – Nouvelle version

Spectacle en catalan sur-titré en français

Conception, Mise en scène et Scénographie:  Oriol Broggi 

Adaptation des textes : Jeroni Rubió et Oriol Broggi 

  • Assistanat à la mise en scène : Rita Molina i Vallicrosa 
  • Lumières : Pep Barcons
  • Costumes : Berta Riera
  • Son : Damien Bazin
  • Vidéo : Francesc Isern
  • Musique originale: Joan Garriga
  • Maquillage et Coiffure : Àngels Salinas
  • Confection des costumes: Elisabet Meoz
  • Répétiteur chants : Pablo Puche
  • Dressage du cheval : Josep Maria Segú
  • Traduction en français et régie des surtitres : Alba Pagán 

Avec : Laura Aubert Blanch, Guillem Balart, Xavier Boada, Màrcia Cisteró, Enrico Ianniello, Blai Juanet Sanagustin, Clara Segura Crespo, Montse Vellvehí,
Joan Garriga, Marià Roch, Marc Serra et un cheval 

Durée : 2 H 15 

Du 16 mars au 10 avril 2022 – Du mercredi au samedi à 20h30 – Mardi à 19h30 Dimanche à 15h30 
Théâtre de la Colline – Rue Malte Brun – 75 020 Paris

Tournée : GREC Festival de Barcelone 2022 


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